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Sahel Collaboration et Communication (SCC)/Programme des Subventions pour
l’Innovation

Parmi les contextes les plus vulnérables au changement climatique, le Sahel est affecté par des niveaux de pauvreté élevés et persistants. Au Niger et au Burkina Faso, les décennies d’investissements des gouvernements, du secteur privé, des organisations locales et des acteurs internationaux pour relever les défis du développement structurel montrent que des progrès peuvent être réalisés, mais des millions de personnes sont encore touchées par les crises alimentaires, les conflits et les chocs récurrents, souvent dans les mêmes poches géographiques. Une coordination insuffisante entre les initiatives et des approches contradictoires entre les acteurs du développement et de l’aide humanitaire n’ont pas permis d’exploiter les investissements de manière à renforcer les capacités d’apprentissage au niveau local, à étendre et à pérenniser les résultats. Le terrorisme régional croissant, intensifié par les contraintes climatiques et environnementales, ajoute à la complexité. La réalisation de voies durables de sortie de la pauvreté et l’inversion de l’insécurité alimentaire chronique nécessiteront un effort coordonné pour relever ces défis interdépendants.

Les programmes de résilience d’USAID offrent une voie pour maximiser les résultats du développement dans les zones affectées par des chocs et des stress récurrents, prolongés et chroniques. En tant que stratégies multisectorielles se renforçant mutuellement, elles soulignent la nécessité pour les diverses parties prenantes du développement, de l’aide humanitaire et du secteur privé de travailler plus étroitement ensemble pour obtenir un impact collectif. Il est nécessaire de mettre l’accent sur l’alignement de ces investissements dans le cadre d’une vision commune et d’une approche coordonnée, avec des stratégies et des capacités claires de plaidoyer et de communication. Une collaboration renforcée grâce à une analyse, une planification et une mise en œuvre conjointes – étayées par un apprentissage itératif et une correction fréquente de la trajectoire grâce à une gestion adaptative – fournit une boussole pour travailler ensemble en tenant compte de la complexité et en donnant vie à un portefeuille d’impacts se renforçant mutuellement.

En réponse à ce contexte, Mercy Corps, avec ses partenaires Equal Access International et Tulane University, a conçu l’activité de Collaboration et de Communication du Sahel (SCC). SCC a pour but de rendre opérationnelle cette méthode de travail collaborative, consciente de la complexité, afin d’exploiter les investissements de RISE II, Bridge, GPCS ainsi que les efforts complémentaires des donateurs, des communautés, des gouvernements et du secteur privé, en un portefeuille cohérent et efficace. L’objectif du SCC : Assurer la collaboration, l’apprentissage et la communication entre les partenaires de mise en œuvre et les parties prenantes de l’USAID pour améliorer les résultats du développement dans les zones ciblées du Sahel.

  • Résultat 1 : Collaboration renforcée pour un impact collectif
  • Résultat 2 : Amélioration de l’apprentissage et de la gestion adaptative
  • Résultat 3 : Meilleure connaissance des contributions de l’USAID parmi les publics clés

Le Programme de Subventions Pour l’Innovation (PSI ou Innovative Grants Program en anglais) de SCC vise à catalyser les changements au niveau des systèmes ou les changements transformationnels, visant à établir des liens entre les chercheurs de l’enseignement supérieur et les partenaires de mise en œuvre d’USAID pour soutenir l’exécution de l’agenda d’apprentissage commun du SCC. L’objectif du PSI est de catalyser des solutions novatrices aux approches de la résilience, la collaboration, l’apprentissage et l’adaptation par l’engagement d’équipes de recherche multisectorielles et interdisciplinaires autour des questions d’apprentissage de l’agenda d’apprentissage de SCC. Le but du programme est de générer et enrichir la base des connaissances sur les approches catalytiques de résilience dans les communautés y compris les barrières et les obstacles dont les communautés font face sur le terrain.

Les équipes de recherche seront composées de professeurs et d’étudiants d’universités et/ou d’organismes de recherche locaux, l’accent étant mis sur la participation des femmes et des jeunes. Les membres des équipes de chercheurs sélectionnées s’engageront également dans certaines activités du SCC afin de se familiariser avec les concepts et les approches de la résilience. Les équipes seront incitées à être composés des individus venant de différentes institutions et disciplines et comprendront au moins deux étudiants rémunérés dans chaque équipe, sous la supervision des chercheurs. La première série de subventions sera des subventions rapides d’une durée de six à douze mois sur des questions de recherche en Annexe 1.

Figure : Carte des zones du programme de résilience d’USAID

L’appel d’offres sera publié en avril 2022 ; le comité de sélection technique sera composé de membres du personnel du projet SCC, de Tulane University et des professeurs d’universités locales. Les candidats potentiels peuvent participer à un webinaire d’orientation qui se tiendra virtuellement en avril 2022. Les finalistes pour chaque question (lot) de recherche après cette sélection seront appelées à un atelier de « cocréation » (d’affinement) avec les chercheurs de Tulane University. La sélection finale des subventions, qui seront attribuées à travers des contrats de prestations avec Mercy Corps, se fera en juin ou juillet 2022. Tulane University organisera des réunions bimensuelles avec les bénéficiaires des subventions.

Activités du/de consultant(e)/chercheur principal(e):
Il/elle sera responsable d’organiser et de gérer l’équipe pour assurer le suivant :

  • Identifier l’approche et définir les méthodologies qui seront utilisées et préparer les outils, méthodes et masques/matrices de collecte et d’analyse de données ;
  • Recueillir, analyser et synthétiser les données secondaires pertinentes ;
  • Coordonner, programmer, organiser et faciliter la collecte de données (peut inclure les méthodes quantitatives ou qualitatives à travers les sondages, les entretiens individuels et/ou les discussions de groupe ou d’autres méthodes participatives appropriées) ;
  • Assurer la prise en charge et la formation des étudiants, les matériels, outils et logiciels de recherche et la logistique des missions (le cas échéant) ainsi que la gestion financière de la prestation ; et
  • Fournir les livrables dans le délai imparti et répondre à toutes les questions/commentaires de Tulane sur les produits et procédés de recherche.

Produits livrables du /de la consultant(e)/chercheur principal(e) :

  • Rapport de démarrage avec les outils, méthodes primaires, secondaires ou mixte et masques/matrices de collecte et d’analyse clairement définis, ainsi que les rôles dans l’équipe de recherche et leur formation ;
  • Rapport provisoire (avec les outils/masques/matrices/transcriptions/documents de collecte en annexe) ;
  • Rapport final (avec les commentaires pris en compte et les annexes finalisés), de maximum vingt pages.

Profil du/de la consultant(e)/chercheur principal(e) :

  • Avoir au minimum un diplôme universitaire supérieure (BAC+8) dans une des domaines suivants : sociologie, anthropologie, démographie, économie, agriculture ou une filière similaire ;
  • Avoir au moins 5 ans d’expérience professionnelle dans le domaine de la recherche y compris des études/analyses sociales et économiques ; une expérience avec les recherches menées par les ONGs sur les questions d’apprentissage serait un atout;
  • Bonne maîtrise des approches qualitatives et quantitatives, ainsi que leur analyse et rapportage selon les logiciels et approches courantes ;
  • Expérience dans la gestion des équipes de chercheurs ;
  • Très bonne maîtrise du français et des langues nationales ; la maîtrise de l’anglais serait un atout.

Le/la consultant(e)/chercheur principal(e) rendra compte à : Pr. Nancy MOCK.

Le/la consultant(e)/chercheur travaillera en étroite collaboration avec : Issaka OUMAROU.

Postuler :

Le/la consultant(e)/chercheur principal(e) doit soumettre sa candidature sur le lien:
SoumissionOffresMCN@mercycorps.org au plus tard le 15 mai 2022 à midi (heure de Niamey, GMT+1). La soumission doit porter la mention « Offre SCC Question X» et le nom et coordonnées du soumissionnaire et contenir les pièces suivantes :

  • CVs détaillés du personnel clé de l’étude, ne dépassant pas 3 pages par personne, y compris ceux des étudiants;
  • Une proposition technique détaillant le processus d’étude, y compris des suggestions pour des méthodologies (5 pages maximum);
    • La pertinence de la recherche pour identifier les pratiques catalytiques pour la résilience
    • L’approche de recherche (les méthodes qui seront utilisées)
    • Source des données
    • Équipe et organigramme
    • Plan de mis en œuvre
  • Une offre financière (catégories: personnel/consultants, logistique sur le terrain, matériels et autres couts, taxes/retenus de BIC)
  • Une liste de références à contacter (au moins trois) ;
  • Une liste des consultations précédentes menées.

Critères d’évaluation technique des notes conceptuelles :

  • Pertinence (20%)
  • Approche méthodologique (30%)
  • Équipe interdisciplinaire, inclusion et expérience en recherche pertinente de l’équipe proposée (30%)
  • Faisabilité de la recherche proposée (20%)

Les soumissionnaires éventuels sont invités à participer à une réunion en ligne sur l’appel qui aura lieu le 25 avril 2022. Les questions-réponses seront partagées avec tous les soumissionnaires éventuels par la suite. Veuillez remplir la fiche d’inscription pour le webinaire ici : Inscription Webinaire: Appel Subventions a l’Innovation – Google Forms.


Annexe 1 : Questions de Recherche (Lots)

TOURNEE DE PRESENTATION DE REUNIR

TOURNEE DE PRESENTATION DE REUNIR

Dans le cadre de la promotion du réseau, le Secrétaire Exécutif du réseau s’est rendu dans les pays membres pour une mission d’information pour une meilleure visibilité des objectifs du réseau auprès des différentes institutions et structures afin de créer un réel partenariat pour une meilleure résilience des populations du Sahel.

  • 31/01 au 5/01/2021 : Niamey et Maradi (Niger)
  • 05 au 10/01/2021 : Bamako (Mali)
  • 15 au 19/02/2021 : N’Djamena (Tchad)
  • 19 au 26/02/2021 : Dakar et Saint Louis (Sénégal)

Burkina Faso

Niamey et Maradi (Niger)

Bamako (Mali)

N’Djamena (Tchad)

Dakar et Saint Louis (Sénégal)

LES UNIVERSITÉS DU SAHEL AU SERVICE DU RENFORCEMENT DE LA RÉSILIENCE EN AFRIQUE DE L’OUEST

Le Sahel est la région de l’Afrique de l’Ouest confrontée de manière récurrente à des problèmes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, de dégradation des ressources naturelles et de changements climatiques. Le Sahel est également une région de l’Afrique qui a connu, au cours de la dernière décennie, la plus forte augmentation de la faim. Malgré les efforts continus des gouvernements et des partenaires pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Sahel, on estime que 29,2 millions de personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire, dont 9,4 millions souffrant d’insécurité alimentaire sévère et susceptibles de connaître des déficits alimentaires extrêmes.

La nécessité d’une approche globale, multisectorielle et multi acteurs insufflée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM)

Conscient que des transformations profondes et durables ne peuvent être réalisées par une entité seule, le PAM a initié des partenariats stratégiques sous une approche globale, multisectorielle et multi-acteurs, nécessaire pour soutenir les communautés confrontées à des risques et vulnérabilités multiples. C’est donc dans l’esprit de capitaliser sur des partenariats solides en vue d’atteindre les objectifs de chacune des parties sur la question de la résilience au Sahel, que le PAM, à travers le Bureau régional de Dakar, s’est rapproché des universités dans 5 pays du Sahel, pour insuffler un changement dans l’approche et l’opérationnalisation des interventions en matière de résilience dans la région. Ce partenariat initié il y a sept années, et les multiples échanges sur les questions liées à la résilience des communautés, de même que les possibilités de collaboration entre les universités de la région, ont abouti à la création en janvier 2020 d’un Réseau des Universités du Sahel pour la Résilience (REUNIR) qui regroupe à ce jour six universités : l’université Abdou Moumouni de Niamey (Niger), l’université Dan Dicko Dankoulodo de Maradi (Niger), l’université Nazi Boni de Bobo Dioulasso (Burkina Faso), l’université de N’Djamena (Tchad), l’université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) et l’Institut polytechnique rural (IPR) de Koulikouro (Mali).

La recherche, l’innovation et du partage des connaissances pour des communautés résilientes au Sahel

Le réseau REUNIR offre une occasion unique de faciliter la coopération et le partage des connaissances sur le renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, de faire progresser l’institutionnalisation des outils de résilience et de contribuer à la formation de la prochaine génération d’experts en résilience. Le réseau REUNIR a pour principaux objectifs de :

  • Renforcer la recherche :
    • développer et mettre en œuvre des programmes de formation régionaux axés sur la résilience ;
    • explorer, avec les communautés du Sahel, de nouvelles stratégies et techniques de résilience ;
    • contribuer à améliorer la qualité de la recherche scientifique et technologique sur la résilience au Sahel ;
    • ou encore mener des recherches sur des sujets clés pour la région tels que la résilience pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’adaptation au changement climatique et la réponse aux catastrophes naturelles.
  • Promouvoir l’innovation et le partage des connaissances : consolider la coopération inter-régionale en établissant une plateforme d’échanges et d’innovations.
  • Construire des partenariats forts autour de la résilience :
    • Apporter un appui-conseil aux institutions partenaires à travers des activités d’enseignement et de recherche ;
    • Accompagner les Etats membres et partenaires dans la conception et le développement d’outils d’aide à la prise de décision ;
    • développer et mettre en œuvre des projets couvrant l’ensemble des pays du Sahel en partenariat avec les organisations régionales ou sous-régionales intervenant dans le domaine de la résilience.

La création du réseau REUNIR offre une occasion unique de faciliter la coopération et le partage des connaissances sur le renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans toute la région

Les chercheurs de l’Université Nazi Boni (Burkina Faso) se sont investis dans la recherche sur la production et l’élevage du poisson chat africain et du tilapia du Nil.

Les actions du PAM pour un Sahel résilient

En 2018, le PAM a travaillé en étroite coordination avec les gouvernements et les partenaires pour mettre en œuvre son programme de résilience intégré dans les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger), à travers de multiples activités intégrées, combinant la création d’actifs, l’alimentation scolaire, la nutrition, le renforcement des capacités des communautés et un soutien en période de soudure. Dans la pratique, il s’agit de redonner vie et potentiel de productivité aux terres dégradées, de ramener les enfants à l’école,
d’investir dans une alimentation saine pour les mères et les enfants, de créer des emplois pour les jeunes et de renforcer la cohésion sociale dans des communautés entières. Le soutien du PAM au réseau REUNIR vise à ce qu’il puisse prendre un essor durable, atteindre ses objectifs et réaliser ses priorités à moyen terme, parmi lesquelles : ouvrir le réseau à d’autres universités du sahel ; renforcer la mobilité des étudiants et des enseignants au sein des pays membres de REUNIR ; ou encore mettre en place des formations continues pour le personnel des services décentralisés des ministères techniques affectés sur le terrain.

Dans le cadre de ce partenariat avec les universités membres du réseau, des ateliers de travail et des visites de terrain sont organisés afin de capitaliser et partager les différentes expériences en matière de résilience, pour créer non seulement un environnement favorable à une meilleure compréhension de l’approche « Résilience » mais aussi de soutenir son renforcement de manière durable, cohérente et stratégique au niveau des pays du Sahel et des institutions universitaires, partenaires du PAM. Le PAM reste un partenaire clé pour le réseau REUNIR, avec qui il a développé trois principaux domaines de collaboration :

  • La recherche sur le terrain : déploiement des étudiants en master et en doctorat, issus des universités sur les sites de résilience du PAM, afin de mener des recherches pour leurs thèses, et dont l’expérience et les résultats de la recherche permettent d’alimenter la planification et l’élaboration des programmes de résilience, d’améliorer la qualité technique des interventions et capitaliser sur des solutions concrètes pour renforcer la sécurité alimentaire et la résilience face aux chocs climatiques et économiques au Sahel.
  • Le développement de modules de formation : appui au développement de modules de formation et d’une gamme standardisée d’actifs sensibles au climat, entre autres.
  • La formation et le partage des connaissances : organisation conjointe de formations techniques à l’endroit du personnel du PAM, des partenaires de coopération et des services gouvernementaux décentralisés afin de renforcer leurs capacités.